Vie de l'Ordre

Paroles de conseillers ordinaux : Stéphanie GIER

« Je reste convaincue que la confraternité est une force »

Publié le | Mis à jour le


Stéphanie GIER, 46 ans.

Conseillère ordinale du CROV Grand Est depuis 2017.

« Je reste convaincue que la confraternité est une force »

"Pour beaucoup d’entre vous, vétérinaires, l'Ordre représente l'autorité, le « cadre » voire la police des polices. Mon expérience avant de me présenter était toute autre.

Dans le cadre d'une plainte ordinale, au tout début de mon exercice professionnel, j'ai eu la chance de bénéficier d'un accompagnement qui m’a été très précieux. J'ai, à cette occasion, rencontré des Conseillers régionaux puis nationaux très attentifs, humains. Echanger avec eux m'a, à l'époque, énormément aidée, réconfortée car ils m’ont prouvé qu’en cas d’attaque injuste, le vétérinaire n’est pas seul, qu'il est soutenu. Cette facette méconnue de l'Ordre m'avait alors beaucoup touchée. 

Une amie m’a été enlevée par la vie : elle avait complètement perdu pied à la suite d’une plainte ordinale, et n'a pas réussi à relativiser, prendre le recul nécessaire. Elle s'est crue remise en cause dans ses compétences alors qu'elle n'avait rien fait d'autre que son travail. Elle est « juste » tombée sur un client malhonnête et malsain. J'aurais aimé donner plus de crédibilité aux paroles de réconfort que j'essayais de trouver, et j’ai le sentiment qu'en tant que Conseillère ordinale, mon discours aurait alors eu un peu plus de poids. 

Aujourd’hui, je suis Conseillère ordinale, en charge de l’action sociale au sein de mon Conseil régional, et j'espère pouvoir apporter ce réconfort et cette lucidité à chaque vétérinaire confronté à une situation de détresse.

Depuis mon élection il y a 2 ans, j'échange avec les confrères et les consœurs à propos des incivilités qu’ils déclarent sur l’observatoire du site ordinal, je tente de me rendre disponible lorsqu’ils sont en difficulté. J’ai eu à en accompagner certains au tribunal lors de procédures de redressement : les juges et avocats ne connaissent rien des difficultés spécifiques à notre profession. Ils ne comprennent pas, par exemple, comment un vétérinaire proche de la retraite peut se retrouver sans repreneur et ne pas être capable de garantir sa stabilité financière quand il n’exercera plus. Le rôle d’un Conseiller ordinal est de les éclairer sur ces réalités de terrain afin de trouver avec eux une solution acceptable. 

Le contexte actuel est difficile. Les clients sont exigeants, fans de bashing. Nous sommes souvent débordés, fatigués. Pourtant, je reste convaincue que la confraternité est une force, et que nous avons tout à gagner à s'entraider."