Hommage : Docteur-vétérinaire René Bailly

René BAILLY, Président fondateur du SNVEL, nous a quittés. Nous lui rendons hommage.

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Hommage de Christian Rondeau

C'est avec beaucoup de tristesse que je viens d'apprendre la disparition de mon ami René Bailly.

Nous avons si souvent mené ensemble le kayak de la " vétérinaire " dans les rapides de la société française ces trente dernières années.

Compagnon d'aventure clairvoyant, tenace et courageux, tu étais un partenaire idéal pour promouvoir et défendre notre profession au plan national et international.

Tu as toujours fait preuve d'une solidarité sans faille a l'égard de tes confrères.

Je me souviens en particulier de ce déplacement en Corse lors de l'assassinat de notre confrère Lafay où tu avais tenu à manifester par ta présence au côté du Président Amand George le soutien de la profession vétérinaire toute entière à sa famille et aux autorités insulaires.

 

Notre complicité était notoire.

J'ai le sentiment d'avoir perdu un frère d'armes. Je voudrais témoigner à Marie-Thérèse et à tes enfants de mon affection profonde. Tes qualités humaines et en particulier ton sens aigu de l'honneur resteront à jamais dans la mémoire de tous les confrères qui t'ont connu.

Christian RONDEAU, Docteur-vétérinaire

Président d'honneur du Conseil national de l'Ordre des vétérinaires


Hommage de Michel Baussier

A Montceau-les-Mines, le 10 janvier 2017.

A René

Mon Ami René,

En cet avant dernier jour de 2016, tu voulais encore te battre, tu me le soutenais, tu me le répétais au téléphone. Ou peut-être tu te le soutenais... Tu rassemblais encore tes forces, il le fallait, l'homme de combat que tu as toujours été ne pouvait pas abdiquer. Il y avait la grande blessure qu'était ce mal pervers et injuste qui voulait t'abattre depuis des mois et qui a pourtant bien failli échouer. J'ai longtemps cru que tu gagnerais encore, comme toujours. Il y avait surtout, cette dernière fois, cette sorte de fêlure triste de ta voix. La chute était patente. Je peux te l'avouer maintenant, en raccrochant j'ai pleuré. Je comptais pourtant pouvoir te rappeler...

René Bailly, tu fus en premier lieu pour moi l'homme de la fusion du syndicat des praticiens ruraux et de celui des praticiens canins, les canins ayant en quelque sorte, puisque tu étais canin, absorbé les ruraux, ce qui correspond mécaniquement à une évolution démographique.

Je peux témoigner, moi le rural, que pour autant tu n'as jamais oublié les affaires rurales dans tes actions, même si pour moi tu restes d'abord et avant tout le syndicaliste qui a fait de l'implantation sous-cutanée un acte réservé au vétérinaire ! De la sorte je n'ai jamais lu l'article L.243-1 du code rural et de la pêche maritime sans penser à toi de façon quelque peu amusée et émue à la fois à cause d'un petit membre de phrase anodin d'apparence. Je ne suis pas certain aujourd'hui que tous les praticiens canins mesurent bien l'avantage que tu leur as acquis en matière d'identification des animaux de compagnie. Six petits mots concentrent dans ce texte le produit de ta fougue syndicale, toi dont tel ministre rappelait que tu pouvais être un président très " rugueux ". J'entends encore le mot employé dans son discours...

D'autres feront mieux que moi l'inventaire de ce qui est à mettre au crédit de ton action syndicale.

Nous n'étions pas forcément toujours d'accord. Quoi de plus normal, entre un président de syndicat et un représentant de l'Ordre, même si je n'étais pas encore président?

Quand tu étais aux affaires, tu veillais tard le soir dans ton bureau de la place Léon Blum, j'apercevais la lumière, elle était comme un appel de ton hospitalité espiègle, j'ai le souvenir de mes petites haltes et autour d'un verre de whisky la dialectique allait bon train sur le petit monde vétérinaire...

Je retiens aussi de toi, au-delà du vétérinaire passionné, le républicain laïc. C'est une marque très forte de ta personnalité.

Je n'oublierai jamais, sous ton caractère parfois difficile, cette humanité et cette générosité, ce sens de l'amitié et de la fidélité, cette brûlante sensibilité. Une multitude de petites choses ténues de la vie avaient fait, je peux le dire, qu'entre nous l'amitié était largement teintée d'affection.

Dire tout cela aujourd'hui, même au présent, si vite, c'est déjà parler du passé, c'est insupportable. Stop ! René, tu restes éternellement vivant.

Michel BAUSSIER, Docteur-vétérinaire

Président d'honneur du Conseil national de l'Ordre des vétérinaires.


Hommage de Henri Maurin-Blanchet

Eglise Saint Gervais - Saint Protais, Bry-sur-Marne, le vendredi 13 janvier 2017

Il n'est pas dans mon intention, ici et dans ces circonstances de retracer la carrière professionnelle de René, mais de l'évoquer et, plus simplement de rendre un dernier hommage à l'ami de près de soixante années, puisque nous nous sommes rencontrés à l'Ecole Vétérinaire d' Alfort en 1958.

Chacune et chacun d'entre nous a connu son dévouement à la profession, dans le cadre de responsabilités assumées sans faille et reconnues par d'éminentes distinctions, le Mérite National et la Légion d'Honneur, notamment.

Ainsi de son rôle à la tête du Syndicat National des vétérinaires Libéraux, ainsi qu'à celle de la Société d'Identification Electronique Vétérinaire, dont il fut initiateur.

Sa longue expérience en clientèle l'a conduit tout naturellement à s'impliquer dans la formation diplômante des assistantes et assistants vétérinaires, et ce jusqu'à l'automne dernier.

Passionné et volontaire, il était toujours à l'écoute des consœurs et confrères qu'il était amené à défendre ou à représenter. Ces indéniables qualités, on les retrouvait dans ses relations personnelles avec les autres, notamment avec ses chers camarades de promotion, avec qui il effectua de nombreuses rencontres et voyages, en compagnie de Marie-Thérèse, son épouse. Du fait de notre proximité, Simone et moi avons été choisis marraine et parrain de leur fille, Anne, que nous avons vu grandir en même temps que son frère, Vincent.

C'était un bon vivant, expansif, truculent parfois, mais avant tout, ce fut un honnête homme.

Henri MAURIN-BLANCHET, Docteur-vétérinaire, Alfort 62