Marcel PETIT
Honoré pour faits de courage et de résistance
Né le 19 mai 1888 à Civray-sur-Esves (Indre-et-Loire).
Nationalité française.
Troisième (sur 193) au concours d’entrée aux écoles vétérinaires de 1907.
Etudes vétérinaires à l’ENV d’Alfort de 1907 à 1911.
En tant qu’étudiant, se distingue lors de l’historique crue de la Seine de 1910, ce qui lui vaut d’être fait chevalier du Mérite agricole (décret du 14 mai 1910).
Service militaire à la Caserne des Invalides de 1911 à 1913.
Réussit le concours de chef de travaux stagiaire d’anatomie à l’école vétérinaire d’Alfort le 22 octobre 1913.
Opte dès 1913 pour un engagement syndical jugé alors illégal.
Mobilisé au début de la Première Guerre Mondiale le 3 août 1914 en tant que vétérinaire auxiliaire. Affecté à la 1ère division du Maroc, puis au 3ème escadron du train, au 223ème régiment d’artillerie de campagne, au 4ème régiment de spahis (Armée d’Orient) et enfin au 42ème régiment d’artillerie coloniale (Armée du Danube). Démobilisé le 9 octobre 1919.
Réussit le concours de chef de travaux titulaire d’anatomie à l’école vétérinaire d’Alfort à l’automne 1920.
Soutient sa thèse vétérinaire le 30 juin 1925, intitulée Recherches et considérations sur la myologie de la région jambière. Cette thèse est récompensée par la mention Très Bien, les félicitations du jury, la médaille d’argent de la Faculté de Paris, et le prix Barthélémy de la Société centrale de médecine vétérinaire.
Réussit le concours de professeur d’anatomie (20-24 octobre 1925). Nommé le 17 novembre 1925 professeur d’anatomie descriptive à l’Ecole vétérinaire de Lyon. Muté le 18 août 1926 à l’Ecole vétérinaire de Toulouse.
Officier des Palmes Académiques en 1930, chevalier de la Légion d’honneur en 1937 ?
Devient en 1938 rédacteur en chef de la Revue de médecine vétérinaire.
Soutient en 1939 sa thèse de doctorat ès sciences intitulée l’Anatomie des molaires des Equidés.
Mobilisé le 19 septembre 1939 au début de la Seconde Guerre Mondiale, démobilisé le 22 juillet 1940.
Nommé le 1er juillet 1941 directeur de l’ENV de Toulouse.
S’engage au printemps 1942 au sein du réseau de Résistance PRUNUS, qui fait partie de la section F du SOE (Special Operations Executive), directement rattachée à l’Intelligence Service de Londres.
Arrêté par la Gestapo dans son bureau à l’école vétérinaire le matin du 13 avril 1943, avec son secrétaire général et camarade de Résistance Paul Dupin. 17 autres membres du réseau sont arrêtés la veille, alors qu’ils préparaient le sabotage de la Poudrerie de Toulouse. Le responsable de ce coup de filet est l’agent K30 Robert Auguste Moog, qui quelques semaines plus tard fera tomber Berty Albrecht et Jean Moulin.
Emprisonné à la prison de Furgole (Toulouse) du 13 avril au 27 mai 1943, puis à celle de Fresnes jusqu’au 18 janvier 1944. Passage d’une semaine à Compiègne puis départ le 27 janvier 1944 pour l’Allemagne.
Déporté au camp de Buchenwald, arrivée dans la nuit du 29 au 30 janvier 1944. Matricule 44448, triangle rouge (déporté politique). Transféré le 13 mars 1944 au camp de Dora (« le cimetière des Français ») où sont construits les missiles V1 et V2.
Survit à une pneumonie qui manque de l’emporter grâce à un ancien élève, René Morel, qui lui trouve une place à l’infirmerie puis un poste au laboratoire du camp de Dora. A peine remis sur pied, s’engage dans les réseaux clandestins et internationaux de Résistance au sein du camp. Echappe aux démantèlements et exécutions de novembre 1944.
Lancé sur la route en avril 1945 dans des convois de prisonniers encadrés d’officiers SS : les Marches de la Mort. Survit à plus d’un mois d’errance, jusqu’à la libération finale. Retrouve la France le 15 mai 1945, Toulouse le 16.
Nommé inspecteur général des écoles vétérinaires en août 1945.
En mai 1947, reçoit des hautes distinctions au titre de la Résistance : Croix de guerre (citation à l’ordre de la Division), Médaille de la Résistance, chevalier de la Santé Publique. Officier de la Légion d’honneur le 11 juillet 1947. Titulaire du Silver Laurel Leaf Emblem, membre honoraire de la Royal Air Force Escaping Society.
Acteur-clé dans, entre autres, la reconstruction d’une école vétérinaire à Toulouse, chantier demandé depuis 1899 et abouti en 1964. Efforts pour préserver la profession vétérinaire et ses écoles à une époque où tout poussait à la réduction des moyens et à la fermeture d’une des trois écoles.
Commandeur du Mérite agricole en 1954, commandeur des Palmes académiques en 1957, commandeur de la Légion d’honneur en 1958.
Retraite en décembre 1959, à 71 ans. Retraite très active à Antibes. Devient le doyen des rescapés de Buchenwald et de Dora, jusqu’à son décès, le 25 février 1986.