La valeur de notre signature est un bien précieux !

Edito paru dans la revue de l'Ordre des vétérinaires n°78 d'août 2021

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« Il n’y a pas de petits certificats auxquels ne serait attachée aucune conséquence pouvant justifier un début de complaisance. La compromission pour plaire à un tiers ou esquiver les conflits, le chantage ou le risque de perdre un client, est une bombe à retardement qui tôt ou tard viendra questionner votre responsabilité disciplinaire ou pénale mais au-delà interrogera votre éthique, voire votre morale, votre probité, bien évidemment votre responsabilité sociétale. »

« Votre signature est d’une grande valeur. C’est un des éléments de la crédibilité de la France dans les échanges commerciaux internationaux. C’est pour préserver collectivement la crédibilité de cette signature, qu’il est justifié que la profession vétérinaire soit réglementée et organisée en un ordre professionnel, en un mot que votre indépendance professionnelle et le secret professionnel vous soient garantis et protégés par la loi ».

C’est en ces termes que je me suis adressé dernièrement à la promotion d’étudiants de l’Ecole nationale vétérinaire d’ONIRIS VetAgroBio Nantes à l’occasion de la remise de leur diplôme.

Ces mots prennent un relief certain alors que la crise sanitaire COVID-19 génère sur la question du « pass sanitaire » et de la certification de la vaccination des comportements inacceptables par lesquels des délinquants inconscients des enjeux collectifs de santé transgressent la loi en monnayant de fausses certifications, sans qu’il soit exclu que des professionnels de santé prêtent leur concours à cette fraude.

La conséquence est systématiquement et dramatiquement de même nature : la perte de confiance et la suspicion pervertissent la valeur de l’ensemble des certificats produits, induisent un doute indélébile sur les professionnels qui contribuent à ce que de faux documents circulent, y compris d’ailleurs de la part de ceux là-même qui en profitent dans un premier temps.

La crédibilité de la certification, la confiance qu’une signature octroie à un document qui régit la relation entre deux pays lors d’échanges commerciaux, entre deux personnes lors de l’acquisition d’un animal ou lors de l’engagement en course d’un équidé sur lequel se fondent des paris par exemple, est le socle de notre profession vétérinaire. C’est le sens de l’engagement que les vétérinaires prennent, par serment, à respecter le Code de déontologie. Dès lors que les règles déontologiques sont suivies, elles sont protectrices des vétérinaires dans leurs relations aux usagers, qu’ils soient détenteurs particuliers d’animaux, professionnels de l’élevage, sociétés en lien avec les animaux agissant en amont ou en aval de l’exercice de la profession de vétérinaire, sans oublier l’Etat.

La tribune signée dans cette Revue par les douze Présidents des Conseils régionaux de l’Ordre des vétérinaires est un message fort adressé à tous les vétérinaires, une invitation à prendre conscience de l’importance de ne certifier que des faits dont le vétérinaire a lui-même vérifié l’exactitude. Je vous engage à en prendre pleinement conscience !

Au regard des enjeux pour la profession, pour la santé publique ou encore pour la santé et le bien-être des animaux, l’Ordre des vétérinaires fait systématiquement preuve d’une grande fermeté à l’égard des vétérinaires manquant à leurs devoirs déontologiques. Si la juridiction disciplinaire est la voie principale d’action, elle n’est pas exclusive d’actions pénales sur le fondement du faux en écriture et de l’usage de faux.